Si mes poches étaient assez grandes pour y mettre tout l'essentiel, on y trouverait toujours un exemplaire du Manuel du Guerrier de la lumière de Paulo Coelho pas très loin d'un vieux tome usé d'Illusions ou le Messie récalcitrant de Richard Bach.
J'ai rencontré Paulo Coelho au Virgin Megastore au cours d'une dédicace. La discussion n'a évidemment duré que quelques instants mais nous avons parlé de ma mère et il a prié pour elle. Je garde pour cet auteur un profond respect non seulement pour cela, pour ce par quoi il est passé mais surtout parce que ses livres ont souvent accompagné ma vie en répondant à mes questions.
L'un de ses livres s'appelle Le Zahir, c'est le seul que je n'ai pas acheté dès sa sortie par confusion avec le Zaïre, thème qui m'interpelait peu. La semaine dernière, je dois avouer avoir passé un jeudi et un vendredi de merde, la tête embourbée par des préoccupations qui mettaient à mal tous mes efforts de concentration. J'ai donc cherché à fuire dans la lecture à défaut de ne pouvoir méditer... En allant racheter une Xème fois "L'amour dure 3 ans" de Beigbeider, je suis tombé sur Le Zahir qui était à coté et je l'ai acheté. En ouvrant les premières pages, j'ai souri en lisant (Les 22 premières pages sont disponibles en PDF en ligne, j'en copie donc un extrait) :
"Zahir, en arabe, veut dire visible, présent, qui ne peut pas passer inaperçu. Un objet ou un être qui, une fois que nous l’avons rencontré, finit par occuper peu à peu toutes nos pensées, au point que nous ne parvenons plus à nous concentrer sur rien. Il peut signifier la sainteté, ou la folie."
Tout était dit, c'était le bon livre. Et la lecture de ce Zahir n'a fait que le prouver. Fin de la pause mystique.
Ce qui m'a amené à partager cela avec vous c'est d'abord l-habitude de voir des signes là où d'autres ne perçoivent que des coincidences mais aussi la dernière note du blog de Paulo Coelho qui s'appelle "D'ami à ami" et que je trouve sufisamment déroutante pour vous la signaler. Dans sa note, celui-ci parle de PeerToPeer. C'est assez étonnant de voir avec quel recul, quelle curiosité et quelle paix, cet auteur qui doit sa fortune au copyright approche le piratage de son prochain livre au travers de la vision de sa nièce :
"Qu’est-ce que la culture de l’Internet ? D’après elle, vous avez des droits fondamentaux à l’information et au plaisir. Si vous avez de l’argent pour acheter un livre, achetez-le – il est beaucoup plus agréable de lire sous la forme imprimée. Si vous n’en avez pas, vos droits sont les mêmes – et il faut trouver un moyen de les exercer.
Comment ? Il existe sur la Toile une zone bizarre, appelée en anglais « Peer2Peer ». J’ai cherché une traduction (dans un dictionnaire gratuit sur Internet), et cela signifie plus ou moins « d’ami à ami ».
Comment cela a-t-il commencé ? Ma nièce a la réponse sur le bout de la langue. Au début, c’était l’envie de discuter avec les autres. Ensuite, est venu le besoin de discuter avec plusieurs personnes en même temps. Mais discuter ne suffit pas – il faut montrer la musique, partager le livre ou le film que l’on aime. Quand il n’y avait aucune loi à ce sujet, ces informations étaient échangées librement. Enfin, quand l’industrie du divertissement s’en est rendu compte et que la répression a commencé, les jeunes sur Internet ont toujours réussi à garder une étape d’avance, et la chose continue.
Le concept aussi a changé : avant, il s’agissait de partager avec les amis quelque chose que l’on admirait. Maintenant, mettre à la disposition de ceux qui la veulent une chose dont on pense qu’elle doit être partagée."
Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez...
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